L’amélioration de la qualité de l’eau est un enjeu majeur sur le bassin versant du Couesnon, à la fois pour le bon développement des espèces animales et végétales aquatiques des cours d’eau mais également pour l’alimentation en eau potable. Les principaux polluants sont les nitrates et les pesticides.
Les nitrates
Lorsqu’ils sont présents en excès dans le sol, les nitrates sont lessivés par les eaux de pluies et se retrouvent dans les nappes et les rivières. L’eau prélevée pour l’alimentation en potable de la population se retrouve donc chargée en nitrates.
L’excès de nitrates peut entrainer la formation de méthémoglobines qui empêchent l’oxygène de se fixer aux hématies et qui entrainent donc des déficiences respiratoires, principalement chez les femmes enceintes et les nourrissons de moins de 6 mois. Il peut également entrainer la formation de nitrosamines, molécules reconnues comme cancérigènes. A noter que les nitrates présents naturellement dans les légumes n’entrainent pas la formation de nitrosamines grâce aux vitamines C et E qui y sont également présents.
Sur le bassin du Couesnon, ces excédents sont principalement dus à des apports agricoles trop importants liés aux épandages d’effluents d’élevage et d’engrais minéraux. Les fuites d’installations de stockage d’effluents tendent à diminuer grâce aux mises aux normes. L’assainissement domestique et l’assainissement industriel constituent également une source de contamination mais reste insignifiante en terme de flux sur le bassin du Couesnon comparée à celle de l’agriculture.
La concentration en nitrates maximale autorisée dans l’eau est de 50mg/L (Directive Eau brute, Directive Cadre sur l’Eau). Les membres de la CLE demandent, via le SAGE Couesnon, de tendre vers une concentration inférieure à 40 mg/L.
Les rivières les plus impactées sont la Guerge (04163025), le Tronçon (04162995) et le Loison (04302012). La situation tend à s’améliorer sur les Echelles (04162940), la Tamoute (04162520), le Muez (04161575) et l’amont du Couesnon (04300004) mais reste cependant fragile. Sur les autres rivières les concentrations sont comprises entre 25 et 40 mg/l. Sur les cours d’eau des polders (04163250), où le fonctionnement des sols est particulier (dénitrification), les concentrations sont quasi nulles.
Les pesticides
Les pesticides sont entrainés vers les rivières et les nappes phréatiques par les eaux de pluie (par ruissellement mais aussi par lessivage). Leur présence dans l’eau peut compromettre l’alimentation en eau potable et impacter la vie aquatique.
Les pesticides présents dans les rivières du bassin du Couesnon sont aujourd’hui principalement des molécules utilisées en agriculture. En effet, la loi Labbé est venue interdire l’usage de ces produits par les collectivités et les particuliers (à quelques rares exceptions près) respectivement depuis 2017 et 2019.
Le SAGE Couesnon demande le respect des concentrations suivantes dans les cours d’eau : 0,5 μg/l pour la somme des molécules / 0,1 μg/l pour chaque molécule.
Les concentrations en pesticides dans les cours d’eau du bassin dépassent régulièrement les objectifs fixés par le SAGE Couesnon (0,5 μg/l pour la somme des molécules / 0,1 μg/l pour chaque molécule). C’est tout particulièrement le cas dans le Général, la Vallée d’Hervé, la Loisance, le Tronçon, la Guerge, le Loison, les polders et le Couesnon. Même le Chênelais, globalement considérée en bon état, n’est pas épargné avec de fortes concentrations constatées en 2018.
La concentration cumulée des molécules quantifiées dépasse le seuil des 0,5 μg/l dans 68 % des prélèvements.
Entre 2017 et 2020, 198 molécules ont été quantifiées au moins une fois. La concentration par molécule dépasse le seuil des 0,1 μg/l dans 40 % des prélèvements.
Les molécules les plus retrouvées composent des produits utilisés pour le désherbage sélectif du maïs, des céréales et des protéagineux, ainsi que pour le désherbage total.
Le Métolachlore (désherbant du maïs) et son métabolite ESA (jugé pertinent par l’ANSES, c’est à dire assimilé à des pesticides dans les eaux), sont les molécules les plus retrouvées dans les cours d’eau du bassin, obligeant
notamment des traitements coûteux pour la production d’eau potable. Le Glyphosate et son métabolite AMPA sont également très présents.